lundi 7 mars 2011

Du Théâtre Amateur



Le théâtre amateur et ses décors nickels

Ses costumes d'un soir

Ses maquillages comme on n'en fait plus et dont on ne voudra surtout pas se défaire

Celles et ceux qui trompettent et celles, ceux qui sont à la peine, et puis l'aisance qui s'installe

Celles et ceux qui sur articulent et ceux qui disent, celles et ceux qui mâchonnent et ceux qui ânonnent, les grands gestes, grands et beaux gestes, en trop mais où est la mesure?

Celles et ceux qui sont partis plus tôt du bureau, du boulot, qui ont demandé à leurs secrétaires de photocopier des textes , des programmes, pour tout le monde, ou bien celles et ceux qui l'ont fait en cachette; celles et ceux qui ont donné leurs enfants à garder depuis un sacré moment

Celles et ceux qui ne se seraient peut-être jamais parlés s'il n'y avait eu ce texte su par cœur ou presque, truchement entre elles et eux

Celles et ceux qui, choses peu communes sur des scènes, pensent d'abord au texte et au spectacle et n'ont pour tout narcissisme que la peur de décevoir; le trac solidaire des personnes aimées dans la salle, qui regardent d'en bas descendre les parachutes

Celles et ceux qui le gardaient comme un secret au travail et puis la dernière semaine, ça déborde du cœur, et la confidence rougie met le feu aux poudres et voilà tout le service qui réserve des places

Au sortir, elles, ils, découvrent sur les visages des gens, des sourires jamais vus face à soi
De l'admiration? de l'étonnement? de la découverte? de l'acceptation? Qu'importe, cela dépend selon chacun et le tout est tourbillon.

Celles et Ceux

Celles et ceux qui disent : « On recommence »


samedi 26 février 2011

mon Myspace

http://www.myspace.com/563274279

Mes Doc


Couinez keupons, crissez keuponnes,
( et autres skinnèddes, mais j'ai trop peur , ni envie, de leur adresser la parole).

L'un de vos principaux attributs aristocratiques, ô noblesse de la craditude, aristocratie de la pourritude, le truc qui faisait peur qu'on se prenne dans la fiole, vos pas lourds, le secret de cette démarche sautillante d'hippopotame sous acide , des entrechats de pieds bots : la Doc Marten's s'est démocratisée à l'envers, boboïsée, embourgeoisée : la preuve, je m'en suis achetée une paire.

Je suis entrée à l'intérieur d'un magasin de chaussures, dans une ville de province ou personne ne me connaît, personne ne sait que je m'y trouve; j'y suis entrée avec mes enfants et ma fiancée.

Pas un magasin de chaussures au fin fond d'une impasse ou dans un quartier louche, où l'on se rend le cœur en tambour, en se frayant un chemin tout raide au milieu de grandes loques, la crête au vent, la bière en main, comme quand on allait s'acheter jadis de vrais disques introuvables à la FNAC. Non, là, c'était un petit magasin normal, tenu par un gars normal, avec un bouc, un pull beige à col rond, un polo noir et qui me faisait part de sa compassion compréhensive en me voyant tyrannisé d'amour par mes aimées «  j'ai pareil à la maison ».

Ma concubine m'a dit : « prends plutôt des noires, ça ira avec tout », et là, j'ai imaginé, à ma place, Joe Strummer qui serait allé acheter sa paire de Doc dans une rue commerçante de la Vraie France entre Sephora et la Mie Câline, avec Madame Strummer et les moutards, demandant l'avis de sa femme sur la couleur histoire que ça s'assortisse avec son duffle coat , et au fait chérie, ce soir je sors; ah bon avec qui; avec Sid , le nouveau bassiste des Pistols; comment ce dégueu et tu rentres à quelle heure, n'oublie pas que demain tu amènes Anatole et Adèle à l'école et que tu dois représenter la FCPE au conseil de la maternelle.

Non Joe, notre seul point commun , c'est le ukulele mais toi tu le trimbalais pour courir plus vite quand les flics te coursaient lors de tes manches dans le métro, moi, c'est parce que c'est le seul instrument de musique que j'arrive à rentrer dans le Clio quand le coffre est plein avant les vacances.

Et moi, si je me suis acheté des Doc ( pas des docksides, bandes d'abrutiEs), c'est parce que c'est solide et pas cher; il faut qu'on fasse des économies, on va refaire la cuisine. 


jeudi 24 février 2011

Rue des Maléfices

Certes, ce bouquin que l'on pourrait prendre pour un traité des légendes parisiennes ne s'éloigne guère de la Mouffe, Maubert , encore moins de la Rive Gauche avec, si mes souvenirs sont bons, une excursion sur les Halles,mais très courte ( et un voyage à Londres, pour activités clandestines, et un détour vers le Cotentin).
Mais quel bouquin! Pas une compilation de contes en chapelets dont on négligerait la moitié en les enfilant, mais un tout, un contexte, un bain dans lequel les légendes parisiennes s'incluent tout naturellement : maléfices, métamorphoses, archéologie enchantée,  canulars... Jacques Yonnet, résistant ( on est sous l'occupation), s'implante dans le quartier et  tire le suc des pavés et des murs croulants, fricote avec la cloche et les truands, les exorcistes, tutoie les fantômes avec respect; il ne peut pas tout nous raconter, merci, il nous protège decertains mystères pour lesquels nous ne sommes pas prêts.
Et pour finir, comme s'il craignait qu'on jaunisse dans Lutèce,  une ouverture vers le large, une magnifique scène de transe africaine, qui rappelle l'universalité des contes, des croyances,des légendes.
Pas d'esprit de clocher, ni rien de rance, un vrai beau bouquin, donc.

Rappel nécessaire pour chauvins divers

Parfois, il est nécessaire de le dire de nouveau ou de le chanter  derechef :

Blues

    Vous aimez le blues qui fait Boom Boom?Moi, pas des masses.
     Vous vous ébaubissez devant les pros de l'harmonica qui jouent vite et propre et bien électrifié? non plus
     J'aime quand ça fait Dzoiiiiinnnnnnnng et cavité buccale.
    Allons-y :

James Cotton, rien dans les pédales à effet, tout dans la gueule(peut-être un brin chargée, pour le coup),
   et
Sonny Boy Williamson dans les aigus
et le dieu absolu ( juste guitare et voix) :

Joie du Nord