Ses costumes d'un soir
Ses maquillages comme on n'en fait plus et dont on ne voudra surtout pas se défaire
Celles et ceux qui trompettent et celles, ceux qui sont à la peine, et puis l'aisance qui s'installe
Celles et ceux qui sur articulent et ceux qui disent, celles et ceux qui mâchonnent et ceux qui ânonnent, les grands gestes, grands et beaux gestes, en trop mais où est la mesure?
Celles et ceux qui sont partis plus tôt du bureau, du boulot, qui ont demandé à leurs secrétaires de photocopier des textes , des programmes, pour tout le monde, ou bien celles et ceux qui l'ont fait en cachette; celles et ceux qui ont donné leurs enfants à garder depuis un sacré moment
Celles et ceux qui ne se seraient peut-être jamais parlés s'il n'y avait eu ce texte su par cœur ou presque, truchement entre elles et eux
Celles et ceux qui, choses peu communes sur des scènes, pensent d'abord au texte et au spectacle et n'ont pour tout narcissisme que la peur de décevoir; le trac solidaire des personnes aimées dans la salle, qui regardent d'en bas descendre les parachutes
Celles et ceux qui le gardaient comme un secret au travail et puis la dernière semaine, ça déborde du cœur, et la confidence rougie met le feu aux poudres et voilà tout le service qui réserve des places
Au sortir, elles, ils, découvrent sur les visages des gens, des sourires jamais vus face à soi
De l'admiration? de l'étonnement? de la découverte? de l'acceptation? Qu'importe, cela dépend selon chacun et le tout est tourbillon.
Celles et Ceux
Celles et Ceux
Celles et ceux qui disent : « On recommence »